Accueil des divorcés-remariés à la communion eucharistique


 

Il y a cinquante ans, le divorcé était proscrit ! Interdit d'inhumation religieuse, interdit de baptême pour ses enfants, interdit des sacrements. Finalement, il était rejeté de l'Église.

Beaucoup d'entre vous avez connu cette époque.

Certes, il est très souhaitable que les couples ne divorcent pas ! Il en va de la notion même du bien de la famille et de celui des enfants qui sont souvent blessés par cette rupture.

Un divorce est toujours le constat d'un échec.

Mais comme un certain nombre de nos confrères, nous sommes affrontés aux problèmes de l'intégration des divorcés-remariés dans l'Église. Bien des évêques et des prêtres regrettent de ne pouvoir faire davantage pour eux, compte tenu de l'intransigeance des lois ecclésiastiques romaines.

Mais la miséricorde ne devrait-elle pas prévaloir sur la loi ?

C'est au nom de la bonté et miséricorde du Seigneur que notre Église a jugé bon, depuis sa fondation, d'accepter à la communion eucharistique les divorcés-remariés.

Pourquoi?

D'ailleurs, c'est Jésus lui-même qui en instituant le sacrement de l'Eucharistie, a dit : "Ceci est mon sang versé pour la rémission des péchés."

Notre conception pastorale de l'Eucharistie est celle prônée entre autres par nombre d'Églises d'Orient: la Miséricorde. Nous concevons ce sacrement comme remède qui sanctifie le pécheur repentant.
L'Église Romaine, elle, exige la dignité et la perfection morale pour recevoir le sacrement.
Or, comment pourrait-on être sauvé sans pouvoir avoir accès à ce "remède" qu'est l'eucharistie? Voilà pourquoi il est bon et nécessaire que tout homme, toute femme, puisse venir puiser aux sources vives de ce grand sacrement.
De même que le sabbat est fait pour l'homme, et non l'homme pour le sabbat; la communion est faite pour l'homme et non l'homme pour celle-ci.

Notre Église a reçu du Christ, comme toute Église, la mission d'exercer la miséricorde et non le jugement qui condamne... Nous avons, en effet, toujours tendance à juger, à condamner, à voir la paille dans l'oeil de notre frère et d'oublier la poutre qui est parfois dans le nôtre...

Nous sommes souvent mal placés pour juger des situations dont toute la complexité nous échappe.

Et puis, quand la vie commune n'est plus possible, il vaut mieux se séparer que de vivre un enfer !
Enfer pour le couple, qui se partage parfois aussi aux enfants!

Il faut le redire, un divorce est toujours le constat d'un échec, c'est un grand mal pour les époux comme pour les enfants. Car c'est un amour détruit. C'est un grand mal.

Mais qui peut se permettre de juger les circonstances et les torts réciproques de chacun ?

"Que celui qui est sans péchés, lui jette la première pierre..." dira Jésus à ceux qui voulaient lapider la pécheresse qu'on jetait à ses pieds.

Comment ne pas suivre cette directive et révéler aux couples chrétiens, la miséricorde infinie du Christ, que nous avons mission d'exercer pour les aider à surmonter leurs difficultés de vivre ?

N'est-ce pas la mission de toute Église ?

C'est tout l'esprit de la pastorale de l'Église Catholique Indépendante Internationale à l'égard des divorcés-remariés qu'elle accueille ainsi que tous ceux, qui, pour des raisons diverses, sont éloignés de l'Église…Dieu veut que tous les hommes soient sauvés ! Ne les repoussons pas, sous prétexte qu'ils sont en marge de la loi. Nous sommes tous, qui que nous soyons, en marge de la loi et cette loi est celle de l'amour de Dieu et du prochain : C'est toute la loi ! Celle que Jésus nous invite à vivre en nous demandant de ne pas juger ceux qui ne peuvent la suivre aussi bien qu'ils le désirent…Mais en nous invitant à les comprendre, à les aimer comme nous-mêmes ! N'est-ce pas tout l'Évangile ?

 

(inspiré d'un texte de Mgr Maurice Cantor)